SUZE ET SES VISITEURS PRESTIGIEUX
du 21 septembre 1564
Charles IX
Charles IX de France, né le 27 juin 1550 au château royal de Saint-Germain-en-Laye
et mort à 23 ans et 11 mois le 30 mai 1574 au château de Vincennes,
fut roi de France de 1560 à 1574
« Sire, ce n’est pas tout que d’être roi de France,
Il faut que la vertu honore votre enfance.
Un roi sans la vertu, porte le sceptre en vain,
Qui ne lui sert sinon d’un fardeau dans la main … »
Ainsi Pierre de Ronsard, poète de cour mais non courtisan flagorneur, composa-t-il, en 1563,
un long discours, en 186 alexandrins, Institution pour l’adolescence du roi très-chrétien Charles IX.
Celui-ci, monte sur le trône en 1560, à l’âge de dix ans, suite à la mort prématurée de son père Henri II lors d'un tournoi et au décès de son frère aîné François II après une seule année de règne. La succession d’un roi mineur survient alors que les tensions entre catholiques et protestants s'aggravent en ce milieu de XVIème siècle. Il est sacré roi de France en 1561 en la cathédrale
de Reims.
Sous son règne, le royaume fut déchiré par les guerres des Catholiques et des Protestants,
malgré tous les efforts déployés pour les en empêcher. Charles IX décida l'élimination des chefs protestants, à l'exception des princes du sang, Henri de Navarre (futur Henri IV) et le prince
de Condé. Cette décision déclencha au grand dépit du roi, le massacre de la Saint-Barthélemy
(24 août 1572) qui entraîna le massacre des Protestants dans toutes les grandes villes de France. Ce massacre a pesé lourd sur la réputation du roi.
Après ces dramatiques évènements, sa santé décline peu à peu. La fièvre ne le quitte plus,
sa respiration se fait difficile et il meurt le 30 mai 1574.
Catherine de Médicis
Catherine de Médicis est née le 13 avril 1519 à Florence (République florentine) sous le nom
de Caterina Maria Romola di Lorenzo de' Medici et morte le 5 janvier 1589 à Blois (France).
Fille de Laurent II de Médicis (1492-1519), duc d'Urbino, et de Madeleine de la Tour d'Auvergne (1495-1519), elle grandit en Italie d'où elle est originaire par son père. À la mort de ses parents,
elle hérite du titre de duchesse d'Urbino, puis de celui de comtesse d'Auvergne à la mort
de sa tante Anne d'Auvergne en 1524.
Par son mariage avec le futur Henri II, elle devient Dauphine et duchesse de Bretagne de 1536
à 1547, puis reine de France de 1547 à 1559. Mère des rois François II, Charles IX, Henri III,
des reines Élisabeth (reine d'Espagne) et Marguerite (dite « la reine Margot », épouse du futur Henri IV), elle gouverne la France en tant que reine-mère et régente de 1560 à 1563.
Reine de France 1547 à 1559 Régente 1560 à 1563
Durant les trois premières années Charles IX régnait, sous la régence de sa mère Catherine
de Médicis, sur un royaume écartelé et dévasté par les guerres de religion. Le conflit entre protestants et catholiques vit alterner phases d’affrontements désastreux et armistices précaires.
Conclu le 19 mars 1563, l’édit de pacification d’Amboise ne constituait qu’une cote mal taillée, bourrée de clauses ambigües voire contradictoires, portant les germes de nouvelles confrontations.
Soucieuse de concorde nationale mais n’ayant pas encore trouvé le moyen de la rétablir,
la régente mettait beaucoup d’espoir dans ce fils cadet et prometteur qui avait succédé prématurément à son frère aîné, le faible et influençable François II, lequel avait quasiment abdiqué son pouvoir entre les mains du parti des Guise.
Mais la régente voulait y croire et entendait consolider ce que certains regardaient déjà comme
un chiffon de papier, par une démonstration spectaculaire de l’esprit de réconciliation du royaume autour de la personne du souverain : l’essence même de la monarchie chrétienne.
Le grand tour de France de Charles IX
La décision est prise donc d'un grand tour de France. «Charles IX est présenté à son royaume par sa mère, Catherine de Médicis, qui veut en pacifier les troubles». Ce sera le « Grand Tour de France », inspiré d’une pratique déjà bien installée chez les rois d’Écosse (le Great Northern Tour), relevant à la fois du voyage initiatique, lui-même en liaison avec la mythologie homérique
(les aventures de Télémaque, dont Fénelon reprendrait le motif cent trente ans plus tard)
et de l’exposition aux peuples de l’autorité souveraine et, partant, unificatrice.
Catherine de Médicis
avec ses enfants en 1561 :
Catherine de Médicis,
Charles IX, Margot, le futur Henri III
et au premier plan François-Hercule
les princes ont entre 12 et 14 ans
et Margot en a environ 10.
Le grand tour de France
Accompagné de sa famille, le roi accomplit près de 4 000 kilomètres sur des zones périphériques du royaume.
Il part vers l'Est, longe les frontières
de l'Est jusqu'en Provence, tourne vers l'Ouest jusqu'à l'océan Atlantique en Gascogne, remonte vers le Val de Loire et termine son périple dans
le Bourbonnais.
Il est évidemment accompagné
de la Reine-mère Catherine de Médicis
qui escompte lui faire rencontrer
le souverain d'Espagne, Philippe
II à Bayonne. De Troyes à Lyon puis à Marseille, de Toulouse à Bordeaux puis à Châteaubriant, d'Angers à Moulins,
le jeune souverain rencontre ses sujets, touche les écrouelles, accorde
des privilèges aux cités traversées
Il entraîne avec lui une cour forte d'environ 15 000 personnes dans les provinces les plus reculées du royaume, dont le cortège du roi et de la reine, une escorte militaire, le personnel
du gouvernement, les domestiques portant les meubles (tapisseries, coffres...), des artisans,
des princes, des ambassadeurs... Il s’agit d’une mise en scène de la représentation
de la puissance royale, après la première guerre de religion, pour compenser la faiblesse
de l’emprise royale dans les provinces. Le roi veut forger l’unité du royaume autour de lui
et ce voyage doit lui permettre de renforcer les liens de fidélité à l’égard de la monarchie.
Sources Jean Boutier, Alain Dewerpe, Daniel Nordman. Un Tour de France royal - Le Voyage de Charles IX (1564-1566). Paris : Aubier, 1984. Abel Jouan, « Voyage de Charles IX en France ». Xavier Le Person. Ecuyer Provençal
Passage du cortège royal à SUZE LA ROUSSE
Dans les villes, les Entrées royales étaient chargées d'importants symboles. La ville laissait le roi entrer, elle lui offrait les clés, il franchissait la porte. Puis durant le cortège, le roi acceptait que
les principaux corps de la ville dans l'ordre de préséance fassent partie de sa suite.
De temps en temps, des arcs de triomphe, des scènes de théâtres, placés sur le passage
du cortège louaient le roi et sa politique de tolérance civile. Ces moments étaient l'occasion
pour la ville de faire passer quelques messages politiques.
La fête fut à la mesure de l’événement et Suze mit plusieurs années à s’en remettre
Le roi dîne la veille au château de La Garde-Adhémar, avec le baron Antoine Escalin des Aimars, (baron que François Ier avait envoyé en son temps en ambassade à Constantinople auprès
de Soliman II le Magnifique en 1541).
Charles IX passe la nuit à la ville épiscopale de Saint-Paul-Trois-Châteaux et le lendemain
21 septembre 1564, le cortège royal de Charles IX fait sa dernière étape dans le Dauphiné
à Suze la rousse.
Il s’agit de rendre hommage à François de la BAUME chef de file des catholiques qui s’oppose
au terrible baron des Adrets et qui va continuer quinze ans durant, à livrer batailles
et escarmouches, avec des fortunes diverses, avant d’être blessé mortellement en 1587
par un coup d'arquebuse huguenot, devant les remparts de Montélimar.
Le cortège royal arrive par la route de Saint Paul, remonte la grand rue jusqu’à l’église paroissiale où Le roi et la reine-mère assistent au baptême de Charlotte-Catherine, seconde fille de François
de la Baume, le seigneur du lieu. Le roi en devient son parrain.
Les festivités se déroulent au château ; une belle collation de toutes sortes de confitures, est offerte à la suite du baptême, car il était connu que le souverain en raffolait. Eut-il le temps de faire
une partie de jeu de paume son autre passion ? Il se dit que le jeu de Paume avait été construit
à son intention. Toujours est-il qu’en fin d’après-midi il repartit vers Bollène où il était hébergé quittant ainsi le Dauphiné pour le Comtat Venaissin.
Il était une fois les fêtes médiévales à SUZE
Commémoration de la venue de Charles IX
et Catherine de Médicis le 21 septembre 1564
Ainsi que vous le constaterez dans cette exposition, les fêtes étaient des nuits médiévales,
elles ont duré huit années consécutives de 1975 à 1982, année de l’ultime édition. Suze la rousse
a vécu pendant cette période des moments festifs inoubliables et acquis une extraordinaire notoriété dans toute la région et au-delà en célébrant le passage royal à SUZE LA ROUSSE
L’histoire a commencé à l’initiative du club de football « le réveil sportif ». Ce sont ses dirigeants
qui en ont eu l’idée et grâce leur soit rendue de cette heureuse initiative. Le réveil sportif, footballeurs et encadrement avec les renforts de ceux de Bouchet et Rochegude vont s’en occuper pendant 4 ans de 1975 à 1979 avant que le comité des fêtes ne reprenne le flambeau
de en 1980 et 1981. La dernière édition en 1982 est à mettre au crédit de l’école de foot.
Depuis c’était le silence accompagné de beaucoup de beaux souvenirs et d’une certaine nostalgie jusqu’à ce que le comité des fêtes décide cet automne de relever le défi.
Lors des premières fêtes, tout le village participait. Il y avait un enthousiasme incroyable tout
le monde s’était entiché de l’idée de faire revivre Suze la Rousse au XVIème siècle et ses heures
de gloire avec le passage du roi Charles IX de sa mère Catherine de Médicis et de leur cour.
Les suziennes et les suziens en costumes magnifiques défilaient dans des retraites au flambeau
et au milieu de cavalcades, de tournois, de joutes de saltimbanques. On assistait alors
à l’embrasement spectaculaire du village et du château dans la nuit d’été. Les spectateurs venaient de toutes les localités voisines. Il y avait aussi des touristes en masse en ce début d’été
pour l’événement le plus couru du Tricastin ; on a dénombré jusqu’à 1800 participants en 1979.
Merci à celles et ceux qui nous ont donné ces photos qui nous permette de revoir
ces merveilleuses fêtes. Cette année, 453 ans après la venue de Charles IX, nous redémarrons
un nouveau cycle de fêtes médiévales, espérons que ce soit les premières d’une longue série
et que nous retrouvions le plaisir et la folie de ces fêtes costumées.